Le montage…

11 October 2017
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11 October 2017 alex

Le montage…

(Crédit photo : Roselyne Guérineau / Chambre d’Alex – 2000)

“Sur votre Timeline se cachent de nouvelles émotions derrière de nouvelles versions.”

 

Le montage pour certain c’est assez simple, on utilise « iMovie » et le logiciel nous propose de faire le boulot à notre place (Rire bien sûr… ou pleurer plutôt dans certains cas 😉 ). A la fin des années 90’/début 2000, ce n’était pas tout à fait la même histoire…

Alors que nous avions la chance d’avoir un ordinateur… un Macintosh qui plus est (Steve Jobs, quand tu nous tiens), nous devions quand même avec mon père (lui pour les films de famille et moi pour mes courts métrages) faire les montages en passant du caméscope vers le magnétoscope VHS du salon. Inutile de vous dire que c’était un véritable calvaire pour être précis mais que c’est le genre de moments qu’on oublie difficilement. Pour des raisons pratiques, je faisais souvent mes films en tournés-montés, ce qui faisait gagner un temps précieux au “derushage”. Le plus embêtant pour le jeune réalisateur en herbe que j’étais, c’est qu’il était impossible avec si peu de matériels, d’ajouter de la musique ou des titrages.

Pour l’anecdote : A l’époque, nous avions le « compositeur musical » qui avait pour mission (pour le moins compliquée 🙂 ), de jouer avec le lecteur CD en actionnant la lecture à chacun de mes « Action ».

 

L’idée était de réussir à créer une continuité musicale d’une prise à l’autre… ça donne de vraies petites pépites sonores (ou pas). Pour les titrages (génériques ou cartons), j’en ai déjà parlé dans mon précédent article.

Depuis « Meurtre un soir de noël » (mon premier court métrage tourné à l’été 1998) ma station de montage improvisée dans ma chambre de gosse en a vu passer des courts métrages… Et avec les années, les ordinateurs se sont invités dans notre vie à vitesse grand V. C’est dans une association vidéo de quartier que j’ai pu toucher pour la première fois à un logiciel de montage : Adobe Première Pro 1.5. Avec Frank Ternier de l’association l’Astronef (que je remercie encore au passage), je faisais donc mes premiers pas en montage. Cette émotion aujourd’hui peut paraître exagérée, mais pour le jeune ado de 13 ans que j’étais, c’était tout simplement magique de disposer d’un outil qui offre autant de possibilités. (Transition, titrages, titrages animés, jouer la colorimétrie, ajouter de la musique et du sound design…) Bref, un tas de perspectives avec lesquelles j’avais dorénavant le droit de composer.

 

“Si un spectateur se lève dans la salle de cinéma pour crier whaou à un effet spécial, alors c’est que celui-ci est raté” S.Spielberg

 

Depuis ce jour, le montage a pris une place importante de ma personnalité et même si j’aspire à être un réalisateur « conteur d’histoires », il est clair que ceux qui me connaissent savent que je suis avant tout un « conteur par l’image ». J’ai grandi avec cette phrase de Spielberg qui disait « si un spectateur se lève dans la salle de cinéma pour crier whaou à un effet spécial, alors c’est que celui-ci est raté ». Le montage, la post-production en général, nous offrent de nombreuses possibilités. J’ai envie de dire à tous ceux qui me posent la question « qu’est-ce qu’un bon montage ? », que c’est avant tout un montage qui ne se voit pas. Un montage où le rythme est si précis que vous oubliez totalement qu’on est passé d’un plan à un autre. Un montage qu’on ne ressent pas… N’oubliez jamais que la technique est au service de la narration, au service des comédiens, au service de votre mise en scène.

Lorsque j’écris, ou travaille avec les scénaristes, je pense très rapidement “montage”. Quel rythme pour quelle émotion ? Cela sous entend naturellement, “quelles images ?”, en mouvement ou non. D’où l’intérêt de la pré-production, avec entre autres le découpage technique, storyboard…

Mon conseil : Ne vous obstinez pas à construire tout votre film en le pensant « montage ». Vous risqueriez de vous priver de cette petite magie qu’offre cette étape de la post-production : sur votre Timeline se cachent de nouvelles émotions derrière de nouvelles versions. Ne cherchez pas à en mettre plein les yeux avec un “super” montage, celui qui remportera le prix sera celui qui se cache humblement derrière l’histoire… au service de l’histoire.

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